Trilogie « Trail des cerfs du Boulet » ...

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Episode 2 :

 

Bonjour à tous,

Avant toute chose, je vais aller à l’essentiel de l’information : La Givrette a clairement remis chacun d’entre nous à notre place, à commencer par certains Givrés dont moi. Seul Valentin et Xavier sortiront indemne de ce défit (2 sur 6).

 

Allez, je me lance :

Comme prévu, on s’est débarrassé de nos monstres chez un copain, la veille au soir.

Le lever à 4h30 nous parait difficile mais nécessaire.

On se présentera au stade vers 6h15 et nous constaterons que nous sommes loin d’être les premiers sur les lieux.

 

Retrait des dossards, papotages, photos, quelques promesses et le briefing de l’organisation commence :

Quelques banalités et les consignes « classiques » puis certains indices : « attention, il y aura des passages franchement humides voir même marécageux ». Personne ne relève l’annonce …

 

Je reste sur les infos glanées ci et là par les autres givrés qui ont tous déjà participé à l’une des éditions précédentes. En bref, « le parcours est super roulant jusqu’au 20ème et ensuite on attaque les montagnes russes ». Leur conclusion : « se retenir pour en garder sous le pied pour la fin et pouvoir faire la différence ».

 

Ah, je les retiens, leurs conseils !!!

 

Bref, c’est parti !

On attaque la course et je me fais vite la réflexion que si la première partie doit être roulante, je ne suis pas pressé de m’attaquer à la seconde partie. En effet, je ne dois pas avoir la même définition de « roulant » que les autres Givrés …

 

Titi avait du partir dans le début du peloton car je le rattrape doucement (notre écart de rythme étant insignifiant) vers le 4ème Kilomètre, je lui balance une ânerie (certainement) et passe tranquillement quand il me lance « Et ton genou ? ». C’est bien lui, ça !

 

La suite n’est que succession de « petit coup de cul » et de partie relativement plane.

 

Rien de bien particulier et le 21ème Kilomètre et son ravitaillement est en point de mire.

Premier bilan, sur le mouchard (mon GPS), j’affiche une moyenne « ridicule » de 10,3 Km/h alors que j’ai le sentiment d’avoir déjà puisé dans l’organisme. Je cherche à me rassurer en me persuadant qu’au moins, à cette allure, je ne suis pas partie trop vite et que, coté foncier, le 100 de Belvès devrait être un atout. Au moment de repartir, arrive Titi et Pierrick. Je reprends une cochonnerie ou deux, histoire de les attendre.

 

Je taquine Pierrick sur le coté « roulant » du parcours et il m’apprend à ce moment là que l’organisation à inversé le sens par rapport aux éditions précédentes. Très furtivement, je constate qu’il ne semble pas être dans son assiette mais je n’ose pas en parler. En effet, pour avoir déjà fait quelques sorties avec les givrés, ce type de terrain de jeu le ravie particulièrement (et je ne vous parle pas de Valentin, qui s’en délecte).

 

J’évite de trainer de trop et repart donc confiant avec cette info riche d’enseignement. Je trouve que c’est une bonne raison pour expliquer ma moyenne et le ressentit de mon état général.

 

Ça ne durera pas longtemps.

Je me rends assez vite compte que je suis vidé, plus beaucoup de jus. La fatigue est globale et le rythme baisse déjà (Sachant qu’il n’était déjà pas très élevé). Force est de constater que je n’ai pas récupérer de mon escapade périgourdine.

Quelques centaines de mettre plus loin, la fameuse zone marécageuse …

 

Fort de nombreuses participations à la Transbaie (en baie de Sommes), je ne cherche pas à éviter la boue et « trace tout droit ». Ca passe relativement bien.

Et là, d’un coup :

Quelqu’un à du appuyer sur un bouton « arrêt d’urgence » car je me stop instantanément. Scotché dans la mélasse avec une violente douleur qui part de mon genou « fragile ».

Je m’extirpe de là, en tirant sur ma jambe bloquée avec les mains.

C’est évident : je suis « Cramé » ! Franchement fatigué …             … et il reste au moins 20 bornes !!!

 

Mentalement, j’hésite, on passe à moins de 4 Km de la maison …

Mais ce n’est pas le style des givrés …

… je continue.

 

Encore quelques kilomètres gérés aux mieux (ou au « moins pire ») en se contentant de courir dans les descentes et sur les faux plats, je marche dans toutes les montées et je sais que je perds un temps incalculable ! Mais je ne sais pas faire autrement. Rincé, j’vous dis !

 

Un regard sur le mouchard, je dois avoir franchit les 30 bornes et comme sur Belvès, un geste délicat sur mon arrière train m’annonce la présence d’un givré. C’est Titi !

Il constate que je ne cours pas comme d’habitude et aura la délicatesse de ne pas m’en parler directement.

 

Régulièrement, je me retourne pour anticiper le passage de concurrents et leur laisser la trace libre. On taquine le 33ème kilomètre quand j’aperçois Xavier et Géraldine. Elle lui colle au train comme son ombre et ils se rapprochent facilement !

Ouah !!! Ils semblent avoir une allure « souple ».

Comme promis avant le départ, elle me pince le postérieur en me doublant. Et je peux vous dire qu’elle me double avec une facilité qui me réjouit (sincèrement), ça fait plaisir à voir.

 

Une petite « bosse » et 300 m plus loin, le point d’eau du 33 ! Ils ne sont pas encore repartit et nous échangeons quelques mots. Elle ne ratte pas l’occasion de me faire comprendre qu’elle a bien vu mon état et qu’elle connaît trop bien mes foulés et ma façon de courir en état « normal ».

Je ne chercherais pas à la contredire tout en esquivant les explications et le débat ou les détails. Ils repartent, je décide d’en faire autant. Je regarde et admire l’allure et la facilité avec laquelle elle talonne son « lièvre ».

 

La course continue, je me fais remonter par un bon nombre de concurrent.

Et c’est au tour de Cyril de me claquer une main aux fesses. Décidemment !!! Trois fois en une seule course !

Il me balance une phrase d’encouragement et me donne quelques infos sur le groupe.

Comme je l’avais suspecté, François, son frangin ne doit pas être très loin derrière et Pierrick ne va pas fort. Il me confirme que Géraldine l’a « déposé » proprement, à la régulière, comme pour moi.

Il fini par suivre son petit bonhomme de chemin.

Je ne chercherais même pas à accrocher le wagon, je le laisse filer en scrutant mon mouchard kilométrique. Outch, il reste encore au moins 10 bornes à se taper …

 

Un long moment de solitude et François fini par me rattraper et me passer …

J’arrive au ravito du 44, quand il en repart.

Je fais le plein une dernière fois de mon bidon en félicitant les bénévoles et me relance dans l’aventure. François semble ne pas se détacher et faire la différence ? On attaque une descente …

 

Je profite de ma masse corporelle inappropriée (pour la course à pied) pour me laisser aller dans la pente …

Ca marche, je fais fondre l’écart qui nous sépare. Je pense qu’il a surconsommé pour me rattraper au par avant et me doubler. Il a du se « griller ».

 

Je sais qu’il reste 6 bornes ! C’est quoi six kilomètres ? Presque rien, une bonne respiration, tout au plus …

 

Au moment de passer en mode « marche » pour attaquer une montée, j’ai rejoint François. Je m’appui sur mes jambes et cherche à allonger les foulés dans la montée. J’espère sincèrement que François va s’accrocher. Je compte bien le ramener au stade.

Et, une fois en haut du raidillon, je me retourne pour chercher à évaluer l’état de mon compagnon de club. Ah ! Il n’est plus sur mes talons. Pire, il n’a pas encore parcouru la moitié de cote. Désolé, mais je ne vais pas attendre, ce serait trop dure et je ne sais pas comment il interprèterait ce geste.

 

Je reprends le mode « course », deux ou trois montagnes russes et je reconnais une longue et interminable grimpette qui fait partie du terrain d’entrainement de l’ASB. Ca y est, je sais enfin où je suis et ce qui me reste exactement à faire. Plus rien ne m’arrêtera …

 

L’arrivée au stade !

Je sais qu’ils sont nombreux du club à être arrivé (ayant participé au 20 ou au 35). Je serre les dents et me laisse porter par les encouragements. Bon sens que c’est long 300 m sous leur regard …

 

La dernière ligne droite, j’ai envie d’exploser, je me contrôle et je passe (avec une tête d’enterrement – constat sur photo) devant ce soutient « Bazainvillois » sans même lever la tête. Je file vers la table de ravito, juste derrière la ligne d’arrivée, pour relâcher la pression. Je redoute l’explication avec Géraldine.

 

Ca y est, elle est à coté de moi et Vlan, je craque ! Elle me réconforte et me lance quelques remarques méritées. Je reprends le dessus, esquive à nouveau le sujet « genou » et je rejoins les autres.

Nous attendrons jusqu’au dernier pour les encourager un à un.

Encore une belle aventure.

 

A suivre …

 

 

Eric, Le boulet !

 

PS : à suivre, trilogie oblige, Episode 3 (l’après course et ses conséquences).

Publié dans CR de courses

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