Deux courses en tête, une seule à courir …

Publié le par Eric, le boulet.

Ce week-end était chargé en émotions, en évènements mais aussi humainement.

 

Dans le cadre de la prépa pour notre 100 Km de Millau, le coach, alias Rodolphe, ou « tonton » pour les intimes, nous avait invités à participer au « Marathon des sources de la Creuse » (MDSC)…

…en parallèle, Géraldine, que je nommerais GGM, dans ce récit, participait à l’UTMB (Ultra-Trail du Mont-Blanc), ainsi que Xavier, un autre givré (166 Km pour 9400 m de Dénivelé positif, D+ autour du Mont-Blanc).

Mais je laisserais à Xavier le soin de nous narrer son expérience.

 

Je vous préviens, il va falloir suivre !!!

On a donc :

            MDSC = Marathon Des Sources de la Creuse

            GGM = Géraldine GUYOT-MALAQUIN

            UTMB = Ultra-Trail du Mont-Blanc

            D+ =Dénivelé positif.

 

Donc, nous étions 6 inscrits au MDSC sur les 12 futurs participants (du club) à Millau …

Finalement, nous ne serons que 3 à y participer : Alain, Titi et moi.

Chacun(e)s des trois autres ayant une bonne raison de se « défiler » face à ce « monstre » en perspective, les chiffres parlent d’eux même et le profil en annonce la couleur : 42,195 Km avec 1100 m D+.


Nous serons également trois à faire la route au départ de notre belle région : Géraldine MENGUY-COURTOIS (que je nommerais GMC dans ce récit pour la « différentier » de GGM) qui veut covoiturer (elle habite le 92 et participe, aussi, à l’épreuve) + titi + moi.

 

On est Samedi, il est donc 9h quand nous nous retrouvons au point de Rendez-vous.

Avec titi, on a déjà attaqué les croissants, pains au chocolat et pains aux raisins…

GMC comprend vite avec quels genres « d’athlète », elle va covoiturer…

La pauvre !!!

 

Il fait beau, la route est dégagée, on fait connaissance, on parle de tout, de rien et…                   … de sport, bien sur.

 

Les dialogues sont ponctués par les SMS du suivi de la course de GGM …

 

Elle progresse sans cesse dans le classement et commence déjà à nous « bluffer », Titi (fort en calcul mental) m’annonce qu’elle est sur une base de 35 h !!! Elle a plus de 20 heures de course dans les jambes et elle progresse, toujours et encore.

 

L’heure du repas approche, le ventre que je suis, propose de sortir de l’itinéraire proposé par le GPS et de faire une halte à « la Souterraine ». Commune réputée en Creuse…

 

On y dégotera un petit resto avec terrasse …

 

Vous remarquerez les deux types de repas :

GMC aux crudités et à l’eau et mon Titi, à la bière…

Quand à moi, j’attaquerais par de la cochonnaille, suivi d’une belle bavette aux échalotes accompagnée de ses frites. Eh ! Mais il faut ce qu’il faut …

 

Notre pensée se tournera sans cesse vers GGM qui doit se battre autour de son Mont-Blanc …

… elle progresse toujours dans le classement, elle doit être bien et avoir de bonnes sensations.

On lui dédit (sans qu’elle le sache), ce moment ensoleillé et fort agréable …

 

Bon, ce n’est pas tout ça : il nous reste de la route …

 

On finit par arriver à « La Courtine », on dépose GMC à son hôtel et nous filons, avec Titi, au camping, puisque c’est l’option que nous avons envisagée.

 

Nous nous installons, non sans crise de rire et prenons une petite ½ heure de « détente », vautré dans l’herbe, avant de retourner sur La Courtine pour retirer nos dossards et nous rendre à la « pasta-party ».

 

L’organisation est grandiose et nous somme chouchouté …

Le repas est excellent, l’ambiance est bon enfant, nous y ferons connaissance avec bon nombre de participant. Le constat est flagrant : La majorité des inscrits prépare Millau…

 

Il est l’heure de retourner au Camping …

 

Premier constat : la température a chuté et le thermomètre de la voiture annonce 6°C, il est 22h !

 

Arrivé à la tente, tout semble humide (et est humide), Titi se jette dans son duvet sans même enlever sa casquette (et dormira avec) …

… je ne traine pas et je me camoufle dans mon duvet. La nuit s’annonce difficile.

 

Elle sera ponctuée par les vibrations du téléphone qui annoncent les nouveaux messages (SMS suivi UTMB)…

… même si je ne suis pas lucide entre deux phases de sommeil, j’arrive encore à constater qu’elle égraine encore quelques places du classement général. Punaise, quelle « caisse » !!!

 

Au petit matin, un son de réveil local nous sort de notre duvet : les vaches meuuuuuuglent …

Il est 6h45 (on avait prévu un lever à 7h) et là …

… « Boudiou qui caille !!! Je ne veux pas sortir de mon duvet !!! »



On se jette sur le téléphone :

GGM est toujours en course, elle se place maintenant dans le top 400 sur les 2300 inscrits …

… avec une annonce dans le top 5 des V1F !!!

 

Tout le monde suit ? Je récapitule (ce serra la dernière fois) :

            MDSC = Marathon Des Sources de la Creuse

            GGM = Géraldine GUYOT-MALAQUIN

            UTMB = Ultra-Trail du Mont-Blanc

            D+ = Dénivelé positif

            GMC = Géraldine MENGUY-COURTOIS

            V1F = Vétéran 1 Féminine (entre 40 et 49 ans)

 

C’est bon ? Ok ? J’enchaine :

 

On s’extirpe de nos duvets (faut bien), on se dépêche de s’équiper en tenue de coureur (manche courte), démonte et ramasse la tente détrempée par la rosée. On jette le tout dans le coffre, on monte en voiture pour se rendre au petit déjeuner offert par l’organisation, j’allume le contact de la voiture …

…  « ahhhhh !!! 4°C !!! au compteur » …

« Ah, tu vois que ça caille !!! »          …        vive la Creuse !

 

On arrive pour prendre notre café / brioche quand le téléphone sonne !!!

Je reconnais immédiatement la sonnerie attitrée au numéro de GGM !!!

J’explose en disant à Titi :

« si elle m’appelle, c’est qu’elle à finit ! »

(Normal, je la connais un peu, quand même).

 

Pendant que j’échange les premiers mots, titi me souffle :

« Oh, la vache, elle est en moins de 37h15 !!! », au même moment, il constate le changement de mon visage. Je suis livide, l’excitation vient de se changer en crainte …

… GGM vient de m’annoncer qu’elle est frustrée, vexée, déçue de ne pas avoir fait mieux à cause d’une blessure au genou gauche qui l’a handicapée sur la moitié du parcours.

 

Je l’a connait, ça ne peut pas être « bénin », si elle s’en plaind.

 

Elle a perdue 1h en tente de soin pour se faire « strapper » et à « tirer » la patte sur les 80 km qui restaient à parcourir (tout au mental).

 

Mais alors !!! Qu’aurait elle fait sur cette course sans cet ennui ? Elle qui finit en 37h10, en 362ème  position au Scratch (sur 1382 classés et 2300 partants). Elle, qui est la première Française de sa catégorie (vétérante) et qui accroche la 4ème place des V1F (sur 39 classées). Elle, qui finit, par sa volonté, 18ème des féminines (sur 101 classées et 179 partantes) ???

 

Finalement, cette nouvelle me « casse les pattes » (sur le moment, je n’arrive même pas à retenir son temps de course) …

… et je vais prendre de départ d’un marathon avec plus de 1000 m D+ !!!

 

Bref, on refait le monde avec Titi en glissant des « si » à toutes nos phrases tout en nous rendant au départ pour rejoindre la petite centaine de participant. On y retrouve facilement GMC et Alain avec qui on relance le débat sur les performances extraordinaires de GGM…

 

Le « brieffing », remplit d’humour se passe (« ne partez pas trop vite, il y a du relief sur le parcour »), les organisateurs donnent le départ aux deux handisports (un fauteuil et un non-voyant) et lâchent le reste des furieux dans le chrono …

 

Première constatation : à part deux ou trois « gugusse », tous le monde part en trottinant. Je n’ai jamais vu une allure de marathon aussi retenue pour un départ de course. Les impressions de la veille au soir, à la pasta, se confirment : beaucoup sont sur leur base « 100 bornes ».

 Ça discute, ça papote, le rythme est à l’objectif : on tourne à peine en 6’ au kilo …

… par contre, les montées et les descentes s’enchainent SANS zone plane.

 

Et en Creuse, en dessous de 6%, ça ne compte pas comme une pente !!!

 

Quelques clichés dans la course :

 
 

On enchaine des descentes à 10%, 12% et même plus … pour remonter leur vis-à-vis.

 

Je tiendrais toutes les montées au « train » jusqu’au 28ème

… là, mon genou se réveille brutalement et me lance une alerte franche !

J’arrête l’allure course et passe en mode marche quasi instantanément …

La tête prend le relais, je cogite dur …

 

Les kilomètres avancent malgré tout, le baromètre de la montre annonce déjà 600m de D+ cumulés, je marcherais dans les montées « fortes » et très longues (en gros 5 montées plus marquées que les autres).

 

Alain et Titi (qui lui colle au train), puis GMC (ces « Géraldine », alors !!!) me passent tranquillement, sans un mot de trop, dans la cote du 34ème kilomètre (alors que je marche), après ça redescend pour remonter : le cycle normal depuis maintenant 35 bornes.

Une preuve ?

Facile, de gauche à droite : Alain, Titi et GMC (qui vient de « recoller » aux deux compères) :



J’arrive à courir dans les descentes mais j’économise mon genou, qui me tiraille, dans les montées …

 

Régulièrement, on nous chouchoute, les ravitos (parfois en musique) sont répartis et distillés avec les sourires des bénévoles, des rotations discrètes de voiture (la route est fermée à la circulation) de l’organisation viennent nous questionner sur notre état de forme ou de santé pendant notre course …

Quelques vélos profitent des descentes pour nous doubler (on arrive à les dépasser dans les montés) car, en plus, les suiveurs à vélo sont autorisés. Ils ont vraiment tout compris !!!

C’est un réel bonheur, cette organisation !

Le paysage est dantesque, la région semble nous appartenir, pas de circulation, des contacts humains sensationnels …

… il faut vraiment caser cette épreuve dans votre agenda !



Mais reprenons, je n’ai pas finit …

 

Kilomètre après kilomètre, l’  arrivée approche …

… malgré ma « stratégie » de fin de course,  mes capacités à la descente font que je rattrape des concurrents plus mal, physiquement, que moi. Pour finir, je décide d’emmener à l’arrivée un homme qui ne sait même plus marcher, il titube presque…

Nous sommes à 1,1 km de la ligne (ce n’est pas moi qui le dit mais le GPS). Il accepte volontiers mon appui psychologique et je me fais fort de vouloir le remettre en allure « course » avant la fin. J’obtiendrais gain de cause sur les 400 derniers mètres, j’en suis fier et surtout fier de lui (alors que je ne le connais pas).

 

Je le laisse passer la ligne, il lâche son émotion, me tape dans la main, sans un mot…

…nos regards en disent long et je suis satisfait.

 

Je « claque » une bise à la bénévole qui me remet ma « veste » de finisher (sur un marathon, ce n’est pas banal) en les félicitant tant que je le peux avant de passer à la bière qui attend chacun de nous.

Je retrouve tous mes compères d’aventure, GMC m’annonce son podium et on décide, avec Titi d’aller à la douche avant d’aller nous restaurer. Et oui, en plus de tout le reste et de la bière, on nous offre un plateau repas d’après course pendant la remise des trophées …

… quand je vous dis que ça vaut le détour !!!

 

Les jambes ne me font pas souffrir « plus que ça » mais mon genou m’inquiète. Je ne le sollicite plus depuis plus d’1 heure et malgré cela, la douleur lancinante reste présente.

Ais je entaché mes chances de réussite pour Millau ?

 

La route se ferra, parmi les derniers vacanciers, sans faits particuliers à vous narrer.

GMC tricotera, comme à l’aller, tandis que les deux « salles gosses », assis devant, aligneront leurs bavardages incessants durant ces 5 heures de retours.

 

Finalement, c’est un marathon très exigeant, technique mais magnifiquement orchestré !

Pour une première édition, ne changez rien !

C’est vraiment à vivre !!!

 

En bref :

Remise des dossards = tee-shirt (coton)

Petit déjeuner offert,

Course magnifique (lire plus haut),

Veste « finisher »,

Bière pression à l’arrivée,

Douches chaudes,

Plateau-repas d’après course offert et accompagnateurs vélo autorisé …

… que demander de plus ?

 

Des lots à couper le souffle (bouquets, paniers garnis, bassine remplie de gastronomie locale, produit du terroir, jambon …) et des sourires, des sourires et des sourires !!!

 

 

Bonne continuation à tous. Le boulet - Ya+K

 

PS : pour les accros de la performance et des chiffres :

Je clôture ce marathon en un peu moins de 4h20 alors que le premier (Bernard BRETAUD) le boucle en 2h45 …

… 1078 m D+ à mon baromètre avec une pente à 18% et une majorité de pente à 10% pouvant durer sur 2 km !!!

Publié dans CR de courses

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article
B
Bonjour,Si ca vous interesse, j'ai mis en ligne les photos que j'ai prises lors de cette course.http://tqdl.free.fr/index.php?/category/3Bonne journee
Répondre
E
Merci Martine V, j'ai transmi, et venant de toi, elle apprécie d'autant ...Ce sera avec plaisir, Barbie (Cécile), RdV à Millau, avant ET après la ligne d'arrivée ...Pour Xavier ...... il ne s'agit pas de celui du club (ceci explique cela, je n'avais pas tout "compris") mais d'un "loulou" avec qui je "traine" de temps à autre en footing le midi pour nous sortir du boulot ... Merci à toi !Eric, le boulet.
Répondre
X
Belle promotion pour cette épreuve qui semble le mériter. On en oublierait presque qu'il faut courir un marathon.Grand coup de chapeau aux 2 Géraldine :- GGM pour sa perf à l'UTMB- GMC pour son mental de fer : supporter 5 heures de bavardages d'Eric en voiture... moi, rien que 50 minutes en courant à côté de lui... ;-)A+, et surtout ne change rien Eric
Répondre
B
Je comprends mieux pourquoi je ne vous ai pas vu au petit déjeuner !!! Je pensais que je n'avais pas été assez matinale... J'ai été ravie de faire votre connaissance et on se voit à Millau !!!Barbie 
Répondre
V
Magnifique perf de géraldine à chamonix !!! BRAVO !
Répondre