Le tour des glaciers de la vanoise d'après Pierrick - Preparation UTMB

Publié le par Pierrick

Salut a tous,

Aujourd’hui est un jour bizarre pour moi . Je dois faire un CR sur une course comme je n’en ai jamais faite. D’ailleurs mon CR ne sera pas comme a l’accoutumée c'est-à-dire exaltant, avec plein d’envolée lyrique, relatant la difficulté de l’épreuve mais aussi le bonheur qu’elle m’a apporté.

Je reviens donc de notre escapade de Pralognan la Vanoise ou nous nous sommes, les autres givrés et moi même, lancé  dans le Tour des Glaciers de la Vanoise.

Apres un départ, le vendredi midi de notre région parisienne avec Rodolphe et titi puis un arrêt vers 20.00 dans la lac d’Aiguebellette a l’eau si douce et si chaude qui nous a rafraîchit de notre voyage en plein soleil, nous sommes arrivés en fin de soirée à Pralognan la Vanoise où un appartement du tonnerre, déniché par Rodolphe, nous attendais. Laurent et sa femme Babeth nous ont rejoint plus tard dans la nuit.

Le lendemain matin, le réveil est impressionnant, contrairement aux stations de skis classiques Pralognan la Vanoise est entourée de montagnes vertigineuses qui écrasent la station. C’est magnifique mais déjà ça me fait très peur pour le lendemain

Le samedi a été une journée agréable ou glandouille et plaisir  sont conjugués. Le matin une via Ferrata magnifique que nous avons faites avec Rodolphe et Titi en reporter photo nous enchantent tous. L’après midi après une petite bouffe très sympa dans un resto très agréable de Pralognan suivie d’une sieste pour être fin prêt pour l’événement du soir : BRESIL – FRANCE.

Match somptueux ou tous nos givres réunis pour la fin du match (Babeth nous ayant ramené de Moutier les deux derniers maillons de la chaîne des givres) ont pu voir la qualification de la France sur le score de 1 : 0

Pour ce qui est de la course proprement dite je laisserais donc le soin à mes compères de course de vous décrire la beauté de la course, le site de celle-ci comme j’en ai l’habitude car aujourd’hui je voudrais insister sur une facette de la course.

Celle du dépassement.. Même si effectivement le résultat ne semble pas impressionnant au vu du chronomètre, je peux affirmer haut et fort que sur cette course j’ai tout donné … tout donné juste pour finir.

Cela a été la course la plus difficile qu’il m’est été donné de faire . J’ai du puiser dans de nouvelles ressources pour terminer. On se demande même d’où elles peuvent arriver. En effet au 50eme kilomètre après une descente très technique entre des sapins avec une chaleur harassante, un raidillon en lacet de peut être pas plus de 500 m va me scotcher et me faire passer dans le rouge définitivement. Je dois m’arrêter, j’ai la tête qui tourne, le son de mon pouls dans mes temps m’assourdis. Je me mets à l’ombre 10 minutes, je reste debout à regarder devant moi en pensant que c’est finit, que je n’y arriverais pas, tout en m’arrosant avec l’eau qui me reste. Jamais je n’arriverais à terminer. Je dois faire retomber la température de mon corps. Au bout de 10 minutes je me sens mieux. Mais alors qu’il reste encore la montée vers le col de Chavière, la difficulté la plus importante du parcours, je suis déjà a l’agonie et je me tâte pour prendre le bus des abandons qui nous attends près du refuge de l’Orgère.

J’hésites longtemps au ravitaillement en discutant avec des concurrents qui eux abandonnent Mais en fin de compte je repars sans trop savoir pourquoi  tout en sachant que quoi qu’il arrive à partir d’ici il n’y a plus d’échappatoire. Ici, quand vous repartez vous savez que vous irez au bout.

Quand je suis passé à l’Orgere j’ai déjà effectue 9h05 de course et il me reste 22 kilomètres et je finis en 15.12.Ces quelques chiffres je vous les donne juste pour vous permettre de quantifier et de sentir un peu la souffrance qui m’ont accompagné pour ces 22 terribles kilomètres ou j’ai monté, comme tout ceux qui ont finit d’ailleurs, cette terrible cote pendant deux heures durant sous un soleil de plomb pour 1000 mètres de D+ . La je suis passé par des périodes de détresses morales comme je n’avais jamais connu en course a pied. A ce moment la, seul compte, le pied suivant que vous allez mettre devant vous et qui va vous permettre de faire un mètre de plus. Puis vous pensez au suivant et vous levez le nez de temps en temps pour bien visualiser votre cible : Ce col enneigé où des concurrents devant vous, minuscules, sont déjà en train de le franchir. En fait je pense que quand j’étais en bas en train le lever le nez, Rodolphe devait être parmi ces minuscules petites fourmis au loin devant moi. Ca me redonne du courage mine de rien car je me dis, que déjà si j’en suis la c’est bien grâce a tous ses conseils et plans d’entraînement. Et ça me motive à vouloir encore en faire plus.

Finalement je suis arrive comme je pouvais a l’arrivée après une descente affreuse de 14 kilomètres ou je retrouverais Titi qui est venu a ma rencontre pour m’encourager sur le dernier kilomètre. En le voyant j’ai cru que j’allais me mettre a chialer comme un mome. C’est Terrible comment les émotions deviennent fortes dans ces moments la.

Mais le plus terrible de tout ça, c’est qu’aujourd’hui, après cette course test comme l’avait nommé Rodolphe, je doute .. Je doute de pouvoir me présenter au départ de notre objectif final. Car aujourd’hui cet objectif me fait peur .. Terriblement peur … car ce week-end je n’ai fait que la moitie de l’Utmb et franchement je me demande comment cela est réalisable. A l’arrivée du Tour des Glaciers de la Vanoise une seule pensée m’a traversée l’esprit.

BRULER MON DOSSARD POUR L’UTMB et ne plus entendre parler d’autant de souffrance.

Est-ce ça que de passer dans le monde de l’ultra trail ? Est-ce ça que de devenir un ULTRAFONDU ? Je n’ai pas encore de réponse a tout cela … mais une chose est sur ce monde de l’ultra trail est rempli d’hommes et de femmes d’une autre dimension !! Des hommes et des femmes qui ont une force morale extraordinaire, qui sont capables d’exploit hors du commun loin des cameras et  des medias, et cela pour leur simple plaisir !!

Ces hommes et ces femmes j’aimerais leur ressembler.. En aurais je le courage en me présentant le 25 août 2006 sur la ligne de départ a Chamonix ? Pour le moment rien n’ai moins sur car j’ai pris une belle claque.. Et je dois la digérer .. Avant peut être de m’attabler pour un nouveau festin…l’UTMB

PS : J'en profite aussi pour passer un petit bonjour a tous les couerus du stade Jean Guimier de Nantere qui m'ont donne envi de me lancer dans ces aventures et que j'ai pu cotoyer  pendant cette courses car ils etaient presque tous au depart .

Publié dans CR de courses

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M
En tout cas tu l'as fait, et c'est bien.<br /> J'ai été très émue en lisant ton CR<br /> Bravo mon Pirrick<br /> Biz<br /> Malou
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