l'enfer du trail des glaciers de la Vanoise

Publié le par titi

 

TRAIL DES GLACIERS DE LA VANOISE

 

 

Nous sommes vendredi, il est 14 h. Pierrick Rodolphe et moi-même prenons le chemin des alpes. Il fait chaud en direction du sud, tous le monde dort dans la voiture.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Après être sortis de l'autoroute pour casser une graine nous profitions de la fraîcheur du lac d'aiguebellette pour y piquer une tête. l'eau est limpide et pur, quel bonheur. Nous devons reprendre le chemin car la nuit commence à tomber.

 

Le lendemain matin petit déjeuner en compagnie de Laurent et de sa femme qui sont arrivés peu de temps après nous.

 Ce matin Rodolphe a entrepris de faire une via ferrata le long d'une cascade.

Pierrick évite de faire pipi dans la cascade

l'après-midi repos avant le briefing de la course.

Le soir, nous avons mangé autour d'une table des crozets avant de regagner notre appartement afin d'y regarder le match. Babeth, l'épouse de Laurent s'est proposée d'aller chercher Cyril et Valentin à la gare de Mouthier. Merci Babeth. Ils n'ont vu que les dernières minutes du match. A la fin ce fut une explosion de joie de la part de cyril. Désormais nous devions penser à nous coucher car le lendemain levée à 3h30.

Ce dimanche matin, une effervescence inhabituelle animait dès 4 heures du matin les ruelles du petit village de Pralognan en savoie.

La grâce matinée du dimanche matin n’était pas de rigueur, 400 trailers réunis sous une arche de départ ça fait du bruit ! 5 heures le départ est donné,Rodolphe et Valentin se sont placés devant. Après quelques hectomètres de plat, nous entamons la raide montée jusqu'au Col de la vanoise, Laurent et Pierrick me double et m'encouragent. Je suis partis à mon rythme, sans forcer l'allure En chemin, nous traversons le lac des Vaches avec un passage à gué au milieu de celui ci sur de grosses pierres posées. La montée reprend dans un paysage qui laisse de plus en plus place à la roche. La piste fait alors une épingle à gauche, puis un peu après une autre à droite, ce qui permet de s'élever sans trop de difficultés. On contourne ainsi l'Aiguille de la Vanoise et ses 2796 m pour arriver au lac Long que l'on va longer par la droite. Encore quelques centaines de mètres et l'on arrive au refuge du col de la Vanoise Felix Faure.

 J'ai effectué cette première montée en 1h33, après un bref ravito me voilà repartis en courant vers le 2ème ravito situé au refuge d'Arpont.

Le jour commence à se lever. Le parc national nous tend les bras avec son soleil lumineux, ses alpages verdoyants, ses glaciers éclatants et ses fleurs magnifiques.

Le parcours continue ensuite en balcon, montées et descentes, pour offrir tout ce que la montagne à de plus beau, des torrents, des cascades, des glaciers et de très beaux points de vues sur la Grande Casse et les alentours.

En marchant, on pense à toute sortes de choses. On revient sur le passé, on refait ce qui a été, on contredit ou on arrange son existence. Vrai, le coureur est aussi son inventeur. Là ou il foule la terre, il se défoule l'esprit ... Jacques Lanzmann - Le chant du voyage

Arrivée au 2ème ravito en 4heures de course, j'ai encore une demi-heure d'avance sur la barrière horaire. Je rempli mon camel bag, vide mes déchets dans les poubelles misent à notre disposition, ingurgite quelques verres d'eau et avale du solide. A ce moment de la course j'étais bien physiquement mais quelques instants après je ressentis une grosse baisse de régime, je ne pouvais plus courir dans les descentes. Mes batteries étaient à plat, j'étais vidé, ruiné, amorphe et pourtant je n'avais pas mal aux jambes. J'ai rejoins le 3ème poste de ravitaillement après 8 heures de course.

 Mais oui incroyable j'ai mis 4 heures pour effectuer 15 km. Après avoir dépassé la barrière horaire de près d'une demi-heure, je devais me résigner à stopper ici, sans jus je ne pouvais pas continuer. C'est avec tristesse que j'appela ma femme afin de lui annoncer mon abandon. Après avoir essayer quelques larmes je regagna en car la ligne d'arrivée à Pralognan. Rodolphe et Valentin étaient déjà arrivés.

Je décida alors d'aller à l'encontre de Pierrick. Après quelques hectomètres je vis mon Pierrounet au loin dans un triste état, la tête basse, cherchant ses appuis. Je l'interpella, l'encouragea, aucunes réponses de sa part, il ne pouvait plus esquisser le moindre geste de satisfaction à mon égard. J'avais très mal pour lui, ne sachant pas comment le réconforter je le laissa exprimer son désarroi, ses émotions. Enfin la ligne d'arrivée une délivrance pour Pierrick, ainsi qu'à Laurent et Cyril qui la franchiront peu de temps après. L'un à le sourire (Laurent) l'autre à le visage hagard, mais satisfait d'en finir. Ils ont tous fait preuve d'un très grand courage. Bravo à vous les givrés.

 

 

De mon côté, j'ai ressentis une énorme frustration de ne pas avoir pu accompagner mes compagnons de route jusqu'au terme de la course. Je regrette de ne pas avoir partagé à leurs côtés leurs souffrances. J'ai l'impression de les avoir abandonné à leur triste sort.

Croyez moi je suis très déçu de ce piteux résultat quand je pense à tout l'investissement personnel effectué en amont.

Avec plus de recul, il faut se rendre à l'évidence que je ne suis pas fais pour ce type de course. Il faut avoir tous ses moyens physiques pour prendre le départ d'une telle épreuve. Ce n'est pas avec ma fatigue chronique et mon handicap récurrent que je ferais des exploits.

Cela n'a pas d'importance, ma grande satisfaction est de m'évader un instant du quotidien, avec vous à mes côtés, aucune route ne semble trop longue.

L'UTMB approche à grand pas. Serais-je capable d'aligner 158km?.

L'avenir nous le dira.

Titi.

Publié dans CR de courses

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B
Bravo à vous les givrés,<br /> Vos CR du TGV m\\\'ont laissé sur le cul... je crois que vous êtes en train de me donner le virus ; ce que je n\\\'explique pas trop bien d\\\'ailleurs vu que je suis plutôt un "coureur" de 10 km et que vos récits devraient plutôt effrayer les terriens qui souhaiteraient se lancer à la conquête des montagnes.<br /> On sent que vous avez tous vécu une aventure totalement hors norme, au delà des limites physiques et morales... respect. <br /> Encore bravo à tous et bon courage pour la suite du programme...<br /> Benoît de l\\\'ASB<br />  <br />  <br />  
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P
Merci Titi d\\\'avoir ete la .. c\\\'etait  tres sympa .. je baissais aussi la tete, en plus de la fatigue car j\\\'etais emu de te voir la devant moi sur la fin .... cela m\\\'a touche ... <br /> L\\\'aventure que nous vivons n\\\'est pas que le course de l\\\'UTMB mais le partage que nous avons pour atteindre tous ensemble l\\\'objetcif. <br /> Et l\\\'objetcif nous sommes en train de l\\\'atteindre, finir l\\\'UTMB ou pas deviendras anecdotique
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L
titi, je crois que c est toi qui a fait preuve d un grand courage a l arrivee devant nous, tu etais content pour nous et moi personnellement je ne savais quoi te dire, j etais gene, et la tu as gagné une medaille d or, ma victoire elle est pour toi . Et j aimerais beaucoup essayer de t'emmener au bout de l'UTMB car je sais que l homme que tu es en est à 100% capable .<br /> lolo , 100% avec toi, et si tu as besoin fonçons ensemble...                     <br /> suis fier d 'être un givré à tes cotés
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